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    Un maire met le feu à un camp de Roumains

     

           L'édile (UMP) d'Ensisheim se justifie en évoquant la saleté du lieu déserté par ses habitants.

    par Thomas CALINON
    QUOTIDIEN LIBÉRATION : lundi 16 janvier 2006

    Strasbourg de notre correspondant



          Ensisheim, «ville d'accueil, de rencontres et d'échanges», aguiche le site Internet de ce chef-lieu de canton de 6700 habitants, entre Mulhouse et Colmar. Voire. Le maire Michel Habig, par ailleurs vice-président (UMP) du conseil général du Haut-Rhin, semble en tout cas avoir peu goûté l'installation, début octobre 2005, d'un «groupe d'une douzaine de Roumains» qui «squatte sans autorisation un terrain municipal». «Des étrangers, pour certains en situation irrégulière» et «pas des gens du voyage», selon lui. L'édile s'en alarme auprès du préfet et, à la première heure, mercredi 11 janvier, la gendarmerie investit le campement pour des contrôles d'identité. Trouvant les lieux désertés, le maire décide de faire place nette : il ordonne, ni une ni deux, de «détruire ce bidonville par le feu».

    Une douzaine de caravanes auraient été ainsi brûlées. Michel Habig évoque des «carcasses et autres épaves», décrit un «dépotoir», une «saleté repoussante». C'est par mesure de salubrité et souci d'économie qu'il aurait joué avec les allumettes : «Tout transporter en décharge aurait nécessité des moyens techniques importants et non disponibles immédiatement. Cela aurait aussi représenté un coût important pour la collectivité.» Mais en agissant avec une telle brutalité, le maire n'a-t-il pas outrepassé ses pouvoirs de police ? Le parquet de Colmar, qui a ouvert une enquête et fait entendre les employés municipaux, devrait apporter une réponse à la question ce lundi.



    L'incendie d'un camp de nomades en Alsace est jugé illégal



    lundi 16 janvier 2006 (Reuters - 18:43)

    COLMAR, Haut-Rhin - L'incendie volontaire d'un campement de nomades en Alsace la semaine dernière, ordonné par le maire de la commune, a été effectué illégalement, selon une enquête du parquet de Colmar.

    Le 11 janvier, le maire d'Ensisheim (Haut-Rhin), Michel Habig (UMP), avait fait détruire par le feu 14 caravanes installées sur un terrain municipal depuis l'automne.

    Les occupants des lieux, ressortissants roumains et croates dont certains sont en situation irrégulière, n'étaient pas présents au moment des faits.

    Le procureur de la République, Pascal Schultz, a expliqué lundi lors d'une conférence de presse que la seule possibilité juridique pour conduire l'opération "eut été que le maire bénéficie d'un jugement rendu par le président du tribunal de grande instance de Colmar, agissant en référé".

    Dans un communiqué publié samedi, le maire dit avoir fait sur place "un réel constat d'insalubrité" et pris "les mesures d'urgence exigées par ces circonstances exceptionnelles".

    Le parquet de Strasbourg devra décider des suites à donner à cette affaire.

    Articles tiré de Libération.fr

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