Du phénomène de société au mythe artistique, la figure du bohémien est un sujet de prédilection pour les artistes, nourris du fantasme d’une vie sans attaches et sans règles, intense et sensuelle. Entre séduction et répulsion, ces figures de la liberté et de l’errance peuplent au XVIIe siècle, les oeuvres de Georges de la Tour, Simon Vouet ou Sébastien Bourdon, au XVIIIe siècle, les comédies des théâtres et au XIXe siècle, les clairières de Corot, Turner ou Diaz.
À travers Victor Hugo, Théophile Gautier et Franz Liszt, la génération romantique prend fait et cause pour le vagabond, jusqu’à l’avènement de « l’artiste bohème » exalté par Courbet, Baudelaire et Manet, source essentielle de l’élaboration du mythe moderne de l’artiste.
Mais les bohémiens ne sont finalement véritablement tolérés qu’en peinture et le XXe siècle leur vaudra une répression historique avant que le surréalisme n’érige l’errance en une voie de création majeure.
À travers 200 oeuvres exceptionnelles, au croisement de la peinture, de la musique, de la photographie et du cinéma, l’exposition propose une relecture inédite de 400 ans de production artistique. Première manifestation consacrée au sujet, elle revient sur la fascination que la nation tzigane a exercé sur l’art et les artistes et tente d’éclaircir les rapports complexes entretenus depuis des générations avec les peuples
européens. Elle met en lumière l’apport fondamental des peuples nomades à la construction de l’identité européenne et tout un pan de notre culture jusqu’ici occulté.
Domaines
Périodes
Artistes
Commissaires
Sylvain Amic, Pablo Jimenez Burillo, Judit Gesko,
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