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    Le carnet de circulation institué en 1969<o:p></o:p>

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                         Il a remplacé le carnet anthropométrique dans lequel figurait toute la composition de la famille et qui devait être validé à chaque déplacement.

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    Henriette Asséo, enseignante en histoire à l’École des hautes études en sciences sociales à Paris :

    « Les Manouches restent la population la plus surveillée. Ils sont pris au piège des contradictions des politiques économiques et sociales. Il y a en effet bien plus nomade que les nomades eux-même, c’est l’administration. » D’un côté, elle prétend reconnaître leur mode de vie. De l’autre, elle ne cesse de leur imposer des contraintes. Un exemple ? « La caravane n’est toujours pas reconnue comme logement. En revanche, elle est taxée. »

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    Extraits de l’article de La Nouvelle République du Centre-Ouest (Loir-et-Cher), en date du 10/02/2007 par Yann-Armel Huet

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    Louis Troussard, diacre et aumônier des gens du voyage :

    Les voyageurs sont « les seuls Français qui ont un carnet de circulation à la place d’une carte d’identité. »

    […]

    « Le vrai problème, c’est s’arrêter. Vous stationnez quelque part, paf, une prune. C’est la vie quotidienne des voyageurs. Seulement, s’arrêter, c’est se soigner, scolariser ses enfants, prospecter la clientèle quand vous êtes commerçants… »

     

     

    Samuel Michelet, pasteur des gens du voyage :

    « Il [le carnet de circulation] doit être visé tous les trois mois par les gendarmes. Vous dépassez de deux jours la date, vous avez un avertissement. Au bout de trois, c’est une amende salée. »

     

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    Pourquoi ce carnet et non pas une carte d’identité comme tout le monde, lui demande Yann-Armel Huet, journaliste NR ?

    « Pour le contrôle. Ainsi on est facile à localiser. Le problème, vous allez à la banque, à la poste, n’importe où, ils ne connaissent pas ce carnet. » 

     

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    [Pourquoi ne pas avoir précisé, si apparemment la chose avait du mal à être exprimée par des mots chez M. Michelet, que c’est non-pas le « contrôle »  ou la « localisation » qui sont le plus embêtant, mais bien la différenciation sédentaire/nomade,  source de ségrégation et d’ostracisme quand ce ne sont pas de simples brimades ? Alors Yann-Armel ? Alors monsieur le journaliste !?]

     

    Jean Diab, artiste nomade :

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    « Il [le carnet de circulation] n’est reconnu nulle part. On avait trouvé du travail en Suisse. Mais, à la frontière, les douaniers nous bloquent, brandissent le carnet et disent « qu’est-ce que c’est que ça ? » Impossible de passer. J’ai donc fait faire des cartes d’identité pour la famille. Dessus, l’administration a inscrit le numéro du carnet, mais aucune adresse. Est-ce normal ? »

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    « Ma commune de rattachement, c’est Millau. Alors que je n’y suis jamais. J’ai été à la gendarmerie pour voter par procuration. Ils m’ont dit qu’il fallait que je connaisse un gadjo à Millau qui puisse voter pour moi. Mais, je n’en connais pas. Et encore moins un à qui faire confiance ! »

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    Le spectacle de Jean Diab a pour nom Nomad’s Land

     

     

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    Sophie Masson, assistante sociale de Tzigane 41 :

    «  Les voyageurs travaillent. Ce sont eux, par exemple, qui récoltent le champagne, produit de luxe exporté à l’étranger. »

    […]

    « …Le déballage sur les marchés, la vente, achat, récup. de ferraille. La plupart sont en règle avec la législation. Il faut arrêter d’imaginer le contraire. »

     

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    Hubert Bretheau, président de Tzigane Habitat :

    « Leur économie a changé. Sans le RMI, beaucoup auraient du mal à vivre »

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    Catherine Rétif, membre de l’association intercommunale pour l’éducation et l’insertion :

    « Beaucoup de familles se sédentarisent pour scolariser leurs enfants. »

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    Cet article comporte une photographie montrant un Voyageur au travail, à confectionner un objet en osier, ainsi qu’un parterre de spectateurs (élèves et aultes). La légende parle de « peuple mystérieux ». Je me suis cru lisant un article d’il y a deux siècles ou au début du Xxe siècle, alors que l’information était rare, les distances faramineuses.

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    Non, les Voyageurs ne sont pas un peuple plus mystérieux que les autres. Il s’agit d’une minorité mise à mal par les lois et leurs applications au service des sédentaires. Le mot mystérieux s’il enchante les petits, fait peur à l’adulte craintif comme ce qui est anormal, incompréhensible. Ce qui est mystérieux, c’est la propension du sédentaire omnipotent à s’attribuer des droits au mépris du nomade.<o:p></o:p>

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    J’aurais préféré lire « peuple méconnu » ou encore « peuple différent ». Attention aux mots messieurs les journalistes, pour en finir avec les préjugés ! D. Toulmé, le 11/07/2007

     

     

     

     

     

     

    Cent ans après sa création, le "carnet de circulation" est toujours obligatoire
     
    LE MONDE
     
    17.07.2012
     
    Par Elise Vincent
     

    C'est un anniversaire un peu particulier qui est intervenu, lundi 16 juillet, pour les gens du voyage : celui des 100 ans du "carnet de circulation". Aucune fête particulière n'était toutefois prévue pour commémorer la création de cette pièce d'identité spécifique aux gens du voyage et instaurée le 16 juillet 1912.


    Depuis longtemps, le carnet de circulation est en effet l'objet de vives critiques de la part des défenseurs des gens du voyage, qui le considèrent comme la source d'un grand nombre des difficultés sociales des 350 000 à 500 000 Tziganes, Roms ou Manouches installés en France.
     
    A l'origine, le carnet de circulation a été créé " pour recenser" l'ensemble des personnes avec un mode de vie itinérant en France, explique
    Louis de Gouyon Matignon, "tziganologue". Mais au fil du temps, il a de plus en plus été utilisé "comme l'instrument de discriminations" à leur égard, pointe le jeune chercheur, qui est par ailleurs l'assistant parlementaire du sénateur UMP Pierre Hérisson, président de la commission nationale consultative des gens du voyage depuis 2005.
     
    STIGMATISANT
     
    Les contraintes du carnet de circulations sont multiples. Ses détenteurs doivent, dès l'âge de 16 ans, se présenter à un commissariat "tous les trois mois" pour
    indiquer là où ils se situent. Avant de l'obtenir, ils doivent trouver une "commune de rattachement" où la population de gens du voyage ne dépasse pas les 3 %. Enfin, pour voter, il est impératif de prouver son rattachement à une même municipalité pendant au moins trois années consécutives.
     
    En théorie, il existe quatre sortes différentes de documents de circulation. Les trois premiers s'appellent des "livrets" de circulation. Ils peuvent être de couleur beige,
    orange ou verte et sont attribués à des gens du voyage qui ne vivent pas dans des habitats en dur mais peuvent justifier de ressources régulières ou d'une activité salariée. Les nécessités de pointer au commissariat sont alors supérieures à trois mois.
     
    Dans les faits, la majorité des gens du voyage dépendent de la quatrième sorte de livret : celui que l'on appelle stricto sensu le "carnet" de circulation. Lui est de couleur marron, et il est obligatoire pour tous ceux qui n'ont pas de revenus fixes et travaillent, par exemple, sur les marchés ou font du porte-à-porte. C'est le plus stigmatisant. Lorsqu'ils présentent ce carnet, beaucoup de gens se voient
    refuser l'accès au crédit ou à la location de logements.
     
    SUR LES ROUTES L'ÉTÉ
     
    Depuis le début du XXe siècle, les choses évoluent toutefois peu à peu. Le livret ou le carnet de circulation n'empêchent pas d'
    avoir une carte nationale d'identité. De plus en plus de gens du voyage s'en font donc faire une à leur nom. Ils donnent alors généralement en guise d'adresse les coordonnées de la mairie de leur commune de rattachement "Mais beaucoup ne le savent pas, pointe M. de Gouyon Matignon. Surtout ceux qui sont les plus démunis."
     
    Cette évolution va de pair avec la sédentarisation d'un grand nombre de gens du voyage : "environ quatre familles sur dix", estime le jeune chercheur, également président d'une toute nouvelle association de
    défense de la culture tzigane. Ceux que l'on appelle de façon générique les "gens du voyage" investissent en effet de plus en plus dans des terrains en France sur lesquels ils logent la plupart du temps dans leur caravane. L'itinérance est souvent réservée aux mois d'été.

     

     

     

     

     

     

    Mis à jour (ouf ! c'est plus facile à lire !) le 20/08/2012

     

     

     

     

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    Liens : <o:p></o:p>

    Des Voyageurs qui travaillent ; métiers des Tsiganes ; idées reçues sur les raisons de la sédentarisation ; le carnet anthropométrique; le schéma départemental de réalisation des aires d'accueil pour les Gens du Voyage ; idées reçues : la plupart des Tsiganes seraient dans l’illégalité en France : c’est la France qui est dans l’illégalité vis-à-vis des Voyageurs ; l’ouvrage d’Henriette Asséo : Les Tsiganes, une destinée européenne ; à la fin du XIXe siècle, le livre de permissions pour les Tziganes

     

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