•  

     

    L'origine indienne des Tsiganes

    Indian Place Of Origin Of Gypsies Determined

     

     

    Deux articles qui viennent de paraître sur Roma Virtual Network [Roma and India] situent l'origine des Tsiganes au Panjab [Penjab] entre 800 et 1030 après JC. Ces articles sont cosignés par des universitaires sur la base d'analyses ADN.

    <o>On ne peut que se réjouir que l'origine indienne du nord-ouest soit ainsi définitivement prouvée, alors que d'aucuns croient encore que les Tsiganes étaient déjà en Europe au temps des Gaulois et que d'autres croient sincèrement qu'ils sont la treizième tribu d'Israël qui s'est perdue dans le Sinaï. Exit aussi les thèses fantaisistes comme l'une des dernières en date, défendue par Marcel Courthiade et qui faisait descendre tous les Roma de la population de Kannauj en Uttar Pradesh, emmenée en escalvage par les Musulmans. Ces découvertes semblent conforter ce qu'affirmait notre regretté W.R. Rishi (Président d'Honneur de l'IRU) quand il défendait l'origine panjabi des tsiganes sur des bases linguistiques.</o>

    <o>Cependant, je ne saurait être aussi péremptoire : il faut savoir raison garder en matière de science. Vania de Gila Kochanowski qui fut le promoteur en Inde des études pluri- et trans- disciplinaires affirmait en outre qu'il faut tenir compte et du plan synchronique et du plan diachronique. En d'autre termes, comme aurait dit le chanteur Pierre Perret, la géographie ne sert à rien : les pays changent de nom !</o>

    <o>Non pas tant parce que le Panjab actuel n'est plus ce qu'il était, mais parce que les habitants du Panjab ne sont plus ce qu'ils étaient. L'histoire des populations de l'Inde du Nord est très complexe. Lors des invasions musulmanes qui vont durer plusieurs siècles, des populations entières de combattants de l'actuel Pakistan se replient dans le Rajasthan. Des auxiliaires militaires sont recrutés dans des régions reculées du centre de l'Inde, des contreforts de l'Himalaya ou de la basse vallée du Gange. Quant à la noblesse qui dirige les armées, les Rajputs, elle est très diversifiée en clans et parfois d'origine métissée. Après la victoire musulmane, les populations combattantes rescapées qui refusent de se rendre se réfugient dans des zones périphériques difficilement accessibles.</o>

    <o></o><o>Il en est de même dans toutes les armées du monde depuis des temps immémoriaux. Il faut rappeler quelques exemples. A la bataille de Poitiers en 732, il n'y avait pratiquement aucun Arabe (Saoudien) mais des Berbères d'Afrique du Nord conduits par des officiers mésopotamiens (Babylonne venait d'être conquise et remplacée par Bagdad comme capitale). Dans la campagne de Russie, Napoléon emmenait devant Moscou, en fait de Français, des quantités d'Allemands, de Polonais... et même de Portugais ! Et ne parlons pas des armées romaines qui envoyaient des Alains (nos actuels Ossètes du Caucase) garder le mur d'Hadrien à la frontière de l'Ecosse.</o>

    <o>Les guerres ont tellement brassé les peuples qu'il est hasardeux, pour ne pas dire ridicule d'affirmer une origine géographique unique.</o>

    <o>Il en est de même de la langue : nous n'avons plus une image suffisamment documentée des divers prakrits qui étaient pratiqués à l'époque dans ces régions. On peut évidemment mettre en évidence des parentés indicutables. Vania de Gila avait été frappé par la parenté de la romani avec le Mewari, c'est à dire le dialecte de la région de Jodhpur. Mais à mon sens, cela n'est pas suffisant, en soi, isolément, car il faudrait connaître : l'état de la langue populaire à Jodhpur vers l'an 1000, l'origine de la population actuelle de Jodhpur... etc.</o>

    <o>De quoi sommes nous certains en revanche ? Sur des bases statistiques, c'est à dire sur un faisceau de conjectures pluri-disciplinaires, on peut dire que les Tsiganes sont partis d'une région que l'on peut  grossièrement centrer à l'ouest de Delhi, dans un rayon de 200 à 300 km, comprenant une partie du Haryana, de l'Uttar-pradesh (pourquoi pas Mr Courthiade ?), du Madhya-pradesh, du Rajasthan et bien entendu du Panjab. La langue issue du sanskrit est suffisamment proche des parlers populaires actuels de ces régions. Les données de l'anthropologie physique commencées au début du XXè siècle et auxquelles VGK a largement contribué vont également dans ce sens. Je pourrais dire que tout cela, on le savait déjà, peu ou prou.</o>

    <o>Il reste à éclaircir un point fondamental : celui des raisons exactes du départ. Or nous sommes dans l'absence de preuves historiques directes et obligés de faire les hypothèses les plus plausibles. Vania de Gila y avait répondu et à mon sens c'est son explication la plus vraisemblable et celle à laquelle je crois... mais comme il le disait lui-même, une science n'est pas une religion !</o>

    <v:shape cleaned="width:374.25pt;height:6.75pt" id="_x0000_i1026" type="#_x0000_t75"><v:imagedata o:title="Anim2" src="Signature%20Romano%20Balval_fichiers/image004.gif"></v:imagedata></v:shape>

    <o> </o>

    <v:shape cleaned="width:141pt;height:142.5pt" id="_x0000_i1027" type="#_x0000_t75"><v:imagedata o:title="JeanClaude" src="Signature%20Romano%20Balval_fichiers/image005.jpg"></v:imagedata></v:shape><o></o>

    Jean-Claude Mégret (Balval) <o></o>

     Acting President of Romano Yekhipe <st1><st1>France</st1></st1> <o></o>

    and Honorary Member of World Gypsy Union <o></o>

    http://perso.wanadoo.fr/balval<o></o>

    balval2007@orange.fr <o></o>

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

    2 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique