• Les Français donnent moins aux mendiants roms
     
    PARIS — Les Français donnent moins aux mendiants roms, victimes d'"idées reçues", qu'aux autres, notamment d'origine française, révèle une étude du Centre d'étude et de recherche sur la philanthropie (Cerphi), à paraître jeudi dans l'hebdomadaire La Vie.

    La mendicité est généralement "peu rentable alors que sa pénibilité et son coût en termes d'image de soi sont démesurés", explique en outre cette étude qualitative sur "les mendicités à Paris et leurs publics", réalisée en partenariat avec la Fondation Caritas France et le Secours catholique.

    Mais sa "rentabilité" est bien inférieure pour les Roms, phénomène qui renvoie à "la discrimination globale" et aux "idées reçues" ("tradition de mendicité", qui plus est "avec des enfants") dont ils sont victimes.

    "C'est plus difficile pour ces personnes car il s'agit d'une population stigmatisée", confirme à l'AFP Pierre Levené, délégué général de la Fondation Caritas France.
    Exemple: en observant pendant une demi-heure Alberte, "petite grand-mère" française mendiante, et Hannah, Rom roumaine, les chercheurs ont établi que la première avait reçu six dons, pour 605 passants, alors que la seconde seulement trois, pour bien plus de passants (2.720). Soit un rapport dons/passants compris entre 1 et 2% pour Alberte, mais entre 1 et 1,5 pour mille pour Hannah.

    La mendicité d'Hannah est pourtant "plus active, marquée par un contexte de plus grande pénibilité": "pour en retirer le plus de ressources possibles, elle doit la pratiquer dans de grandes amplitudes horaires".

    Une "obligation d'assiduité" pour les Roms qui "contribue à majorer de manière significative leur visibilité en tant que +groupe spécifique+", selon l'étude.

    Contrairement aux idées reçues, "la mendicité n'est pas un mode de survie traditionnel ou culturel chez les +Roms+: elle n'intervient qu'à l'arrivée en France", est "subie comme un pis-aller, en l'absence de possibilité de travail", et "vécue de manière humiliante".

    "Si certains sont accompagnés d'enfants, c'est parce que ceux-ci ne sont pas pris en charge par des crèches ou scolarisés", note-t-elle aussi.

    Plus généralement, la mendicité est peu rentable au regard des efforts déployés par les personnes, qui peuvent enchaîner jusqu'à 12 heures de manche ou passer dans 41 rames de métro. La fréquence des dons varie de 2% à 2 pour mille, 30 euros recueillis correspondent à "une bonne journée", mais "10-15 euros semble un montant courant".

    L'étude révèle en outre que les mendiants "connaissent" leur "public" donateur, auquel ils reconnaissent "une réelle générosité" et vis-à-vis duquel ils développent même une "empathie", "conscients que leur présence (...) crée un malaise".

    L'étude a été réalisée à Paris de janvier à mars 2011 avec une quinzaine d'entretiens approfondis, ainsi que la rencontre et l'observation des pratiques de plusieurs autres.
     
    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iXIMVFVkeBsxomoJecmye0aDvpeQ?docId=CNG.3be9e3c869ebef1819ab762968148b70.301

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    Liens :

    * Travail des tsiganes, revenus des nomades d'Europe : http://filsduvent.kazeo.com/C-est-la-vie/Metiers-exerces-revenus-des-Gens-du-voyage,a485060.html

    * Idées reçues et autres perceptions faussées concenant les Tsiganes : http://filsduvent.kazeo.com/Idees-re-ues-et-autres-perceptions-faussees/Bordigoni-idees-re-ues-sur-les-Gitans,a485207.html

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