• La Grande Époque veille sur les Roms d'Europe

     

    Les Roms d'Europe entre histoire, espoir et discrimination

     

     

         
    Écrit par Heide B. Malhotra, La Grande Époque - Washington   
    23-03-2007 (en France, en avril 2007)













    Le 29 octobre 1983, lors du deuxième Festival international tsigane à Chandigarh en Inde, Indira Gandhi a déclaré: «Je ressens une affinité avec le peuple rom.»

    Des Roms bulgares lors d’une manifestation contre la discrimination, la ségrégation et la pauvreté en Bulgarie en février 2005. (Dimitar Dilkoff/AFP/Getty Images)
    Des Roms bulgares démontrant contre la discrimination

    «Ne nous appelez pas Gitans. Nous sommes le peuple rom! Des milliers d’entre nous ont perdu la vie lors de l’Holocauste de la Seconde Guerre mondiale et nous n’avons jamais été compensés! Nous sommes traités comme des citoyens de deuxième ordre dans la plupart des pays d'Europe et nous devons continuellement lutter contre la discrimination», explique Janos, un Rom, au fil d’une conversation à un restaurant de Vienne. «Notre peuple est persécuté depuis des siècles. Nos ancêtres ont été réduits à l’esclavage entre 1385 et 1865, année de l’abolition de l’esclavage. Nous avons été emprisonnés en Espagne dans les années 1700, avons souffert durant la chasse aux sorcières en Europe; le génocide de notre peuple est maintenant passé aux oubliettes

    Rétablir la justice

    Le 13 décembre 2005, la Cour européenne des droits de l’homme a reconnu coupable le gouvernement grec de «traitement inhumain et dégradant envers deux hommes roms aux mains de la police grecque… La cour a accordé à chacun 10 000 euros pour dommages non pécuniaires».

    Pour combattre les injustices à l’encontre des Roms, le European Roma Rights Centre (ERRC) a été établi en 1996. L’ERRC, un organisme offrant des services juridiques spécialisés sur les droits de l’homme, se penche sur les cas de discrimination à l’encontre des Roms y compris la lutte pour  le respect des droits des femmes roms, la lutte contre la stérilisation coercitive de femmes roms par des docteurs tchèques, hongrois et slovaques, la mise en application de lois anti-discriminatoires et ainsi de suite. Le ERRC a entamé plus de 179 poursuites judiciaires au nom des victimes roms jusqu’en décembre 2005, une trentaine devant la Cour européenne des droits de l’homme et des cours internationales et quatre fois ce nombre devant des cours locales. L’information concernant les activités du ERRC se trouve sur le site Internet www.errc.org.

    La Commission européenne a publié son rapport de recherche intitulé The Situation of Roma in an Enlarged European Union (EU) in 2004. L’explorateur et écrivain suédois, Johnny Dahl, James D. Wolfensohn de la Banque mondiale, George Soros un milliardaire philanthrope américain et plusieurs autres ont fait des recherches et écrit sur le peuple rom.

    La Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, la Hongrie, la Macédoine, la Roumanie, la Serbie et Monténégro ainsi que la Slovaquie ont lancé l’initiative The Decade of Roma Inclusion, 2005–2015, qui est soutenue par la Banque mondiale afin d’aider les Roms à échapper à la pauvreté et à s'intégrer dans leurs communautés.

    L’origine du peuple rom

    Il a fallu attendre jusqu’au 18e siècle avant de trouver la véritable origine du peuple rom. La communauté intellectuelle d'Europe avait découvert que la langue parlée par les Roms venait du nord-ouest de l’Inde, soit un dialecte sanskrit. Au cours de leur migration de l’Inde vers la Perse de 224 à 642, ils acceptèrent des mots parsis dans leur langue. Les premiers documents au sujet de la présence des Roms à Byzance remontent au 11e siècle. À partir du 14e siècle, le peuple rom avait été aperçu dans les Balkans, et aujourd’hui on peut compter entre 10 et 12 millions de Roms en Europe, selon un rapport de l’UE, mais Encarta (encyclopédie virtuelle de MSN) mentionne qu’il y a entre 15 millions et 30 millions de Roms à travers le monde entier.

    L’origine du mot Gypsy

    Lorsque les Roms sont arrivés en Europe en provenance de l’Est, on les croyait originaires de la Turquie ou de l’Égypte en raison de leur peau foncée et leurs yeux noirs. Le mot gypsy est dérivé du mot «Égypte» gyp et les gens ont tout simplement commencé à les appeler gypsies. À l’époque, le mot ne portait pas de connotation négative, mais identifiait le groupe en tant que peuple. Également appelés «voyageurs» dans plusieurs pays, ils étaient des nomades qui s’établissaient rarement quelque part, voyageant en roulotte d’un endroit à un autre – toujours en route – dormant à l’intérieur de tentes jusqu’au milieu des années 1900.

    Le peuple rom

    Comme tout groupe sociétal, les Roms se sont subdivisés en différents groupes. Les Roms français sont appelés les Manouches, les Romanichels sont en Grande-Bretagne, les Sintés sont en Allemagne, les Kalderash en Europe de l’Est et ainsi de suite.

    Plusieurs Roms ont adopté le style de vie et la religion prévalant dans leurs lieux de résidence. Ils maintiennent tous cependant une forte identité de groupe avec les autres Roms et ils échangent entre eux dans la langue romani. Les Roms considèrent ceux qui ne sont pas Roms comme sales et le mariage avec une personne à l’extérieur du groupe n’est pas permis. Les parents arrangent les mariages et des filles aussi jeunes que douze ans peuvent être données en mariage. Les rapports sexuels hors du mariage sont interdits. Les aînés sont révérés et honorés.

    Aujourd’hui, la grande majorité des Roms a abandonné la vie nomade alors que l’intégration sociale crée un dilemme à cause de l’inflexibilité du système social des Roms. Ceux qui parviennent à bien s’intégrer dans la société moderne ont tendance à avoir moins d’enfants et ont des emplois stables.

    L’élite rom
    Le peuple rom a apporté de grandes contributions au monde de la musique. «Depuis le 19e siècle, les tsiganes qui jouaient de la musique étaient très respectés au sein de leurs communautés, s’assimilaient bien dans la société de leur culture hôte et cultivaient leur art avec fierté», a expliqué sur son site Internet Tom Pixton, un des musiciens de la danse traditionnelle à Boston. Les musiciens comme le violoniste hongrois, Janos Bihari, la chanteuse tchèque, Iva Bittova, le guitariste du flamenco espagnol, Carlos Montoya, et le violoniste roumain, Ion Voicu, sont parmi les nombreux musiciens inscrits sur le site Web de Wikipédia.

     
     
    « Le Génocide tzigane enfin reconnu en France ?Trop méconnue Harriet Tubman, Moïse du peuple noir »
    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :