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    Les araignées de Noël

     

     

     

          On raconte dans les chaumières une étrange histoire. Quand Marie, la mère de Jésus Christ était enceinte de lui, elle dut quitter son village en compagnie de son mari Joseph. Hérode, le roi vendu aux Romains avait exigé que chaque habitant soit recensé dans son village d’origine. Or Joseph, qui vivait avec Marie à Nazareth était originaire de Bethléem. Il devait donc s’y rendre avec toute sa famille.
    Ce n’était qu’un charpentier, son revenu était faible et ce voyage s’annonçait bien difficile. Il prit son unique âne, ses quelques provisions et se rendit à pied à Bethléem en compagnie de sa jeune épouse. C’était l’hiver. Bien que la Palestine se trouve de l’autre côté de la Méditerranée, les nuits sont froides et ils n’avaient pas d’argent pour payer une auberge.

    Un soir, le seul lieu qu’ils trouvèrent pour s’abriter fut une grotte où les bergers se reposaient. Elle était grande, froide et presque vide. Des araignées y avaient aussi trouvé refuge. Joseph voulu les tuer mais Marie l’en empêcha. « Ce sont des créatures de Dieu, elles ont le droit de vivre », avait-elle dit.


    Le vent, qui s’était levé durant la journée, s’engouffrait avec un sinistre sifflement. Marie avait très froid. Elle ne disait rien car elle savait que Joseph lui aurait donné son manteau et elle ne voulait pas qu’il prenne froid. Dans son village, le vent soufflait doucement, lui annonçant chaque matin quel temps il ferait dans la journée. Mais là, il était hostile, comme s’il voulait chasser ces étrangers. Marie finit par s’endormir, il semblait que le vent s’était calmé.


    Pourtant, au petit matin, quand Marie et Joseph ouvrirent les yeux, leur étonnement fut grand. L’entrée de la grotte était fermée par une immense toile d’araignée. Reconnaissantes pour l’amour que Marie leur avait porté, elles avaient œuvré une bonne partie de la nuit pour que Marie aie moins froid. Elle les remercia et continua sa route vers Bethléem, vers son destin.


    D’après La lumière dans la lanterne de Georg Dreissig aux éditions Iona.

    Légende rapportée par Catherine Keller, La Grande Époque, Genève

     

    Cette légende illustre bien le rapport intime entre les Voyageurs et la nature. Ce rapport que l'on perd tôt ou tard lorsque l'on n'a plus de cheval*.

     

     

    Toile d'araignée du site http://perso.numericable.fr/~araignee/

     

     

    Liens :

    Les Voyageurs et leur lien privilégié avec la nature

     

    * Le dicton où il est question de Tsigane et de cheval

     

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