• Naissance du peuple gitan

        Fils et  filles de Xithans...

     

        "... les bohémiens de nos jours ont gardé l'esprit de migration qui animait les lointains ancêtres. Certaines de leurs coutumes de route rappellent étrangement celles de ceux qui abandonnèrent l'Indou-Koush, pour atteindre la presqu'île indienne, jusqu'au Dekân. Xisouthros ( le Noé et peut-être aussi l'Abraham des Légendes chaldéennes) avant d'être enlevé par les dieux, conseilla à ses compagnons de se rendre à Sippara, où avaient été enterrés les Livres de la Sagesse, avant la destruction des hommes ordonnée par Nouah. C'est à cet endroit que fut échangé, paraît-il, le premier serment entre les hommes."

    Pages 62-63, dans Hakkini Bougouri - Nomadisme (1930), par Alphonse-Louis LALLY

     

    "- Zoraiya, d'où vient ta nation ?

    - Des régions où naissent les clairs soleils. Écoute... Un jour les hommes que Nouah avait créés devinrent si méchant, que le dieu décida de les exterminer tous, à l'exception de Xisouthros, qui continuait à pratiquer la vertu. Et Nouah lui commanda de construire un grand vaisseau, dans lequel il ferait entrer un couple de tous les animaux que la terre nourrissait. Et cela ayant été fait, les Génies portèrent la destruction partout sur la Terre. Durant six jours et six nuits, il n'y eut dans l'espace que le tonnerre, le ciel et l'eau. A l'aube du septième, Xisouthros observa qu'il ne pleuvait plus ; il ouvrit une des fenêtres du vaisseau et laissa partir la colombe et l'hirondelle. Mais ces oiseaux s'en revenaient vite, n'ayant pu trouver un endroit sec pour y poser leurs pieds. Alors, Xisouthros lâcha le corbeau, qui, ayant aperçu des cadavres d'hommes flottant sur l'eau, se posa sur l'un de ceux-ci et ne revint point. C'était le signe que Bel avait apaisé sa colère. Et à son tour, l'homme de bien se décida à sortir de la  nef qui venait de s'échouer au sommet de l'une des plus hautes montagnes de l'Arménie. Les animaux sauvés de la destruction s'éparpillèrent, en suivant le retrait des eaux. Xisouthros commanda aux siens de le suivre jusqu'à Sippara, où avaient été enterrès les Livres de la Sagesse, les pages de ces livres étant constituées en brique très dure. Puis tous revinrent se fixer à Babylone, qui devint une grande cité. Ils étaient ou agriculteurs ou artisans, et Nimrod leur fournissait le gibier. Des années et des années passèrent, quand un jour, une multitude de barbares fit son apparition devant la ville. Ces hommes étaient grands et forts ; ils étaient vêtus de peau de bêtes et couchaient sur la pierre. Leur présence seule annonçait la guerre. Attaquant vigoureusement Babylone, ils se rendirent maîtres de la cité après un siège de neuf années, et durant lequel ils détournèrent le cours du fleuve qui la protégeait. Toute la population mâle fut passée au fil de l'épée, à l'exception d'un chef babylonien du nom de Xithans, qui avait réussi à fuir par la Porte du Couchant, emmenant avec lui sa femme et ses enfants. Nouah, qui chérit les hommes à tempérament libre, le fit arriver dans un endroit où il y avait du bois. Le fugitif construisit un radeau, poussa son charriot dessus et traversa le fleuve, dont il remontait la rive depuis plus de vingt jours. Alors, il roula vers le Couchant. Après avoir traversé nombre de plaines, de cours d'eau, de montagnes, il se vit dans le pays des Scythes, où quelques-uns de ses enfants prirent femmes. Puis il continua sa route. Etant arrivé au bord d'une grande mer, Xithans décida de s'arrêter tout à fait. Il mourut cent-vingt ans après avoir quitté sa patrie perdue. Ses enfants étaient devenus si nombreux, qu'ils se séparèrent. Le premier groupe traversa un bras de mer et gagna l'Ile des Brumes ; il fut la souche d'où sont sortis nos cousins Gypsies. Le deuxième marcha droit vers le sud, traversa les Pyrénées et roula dans la Péninsule ibérique ; ses descendants sont nos autres cousins Gitanos. Quant au troisième, constitué par les descendants les plus directs de Xithans, il demeura dans la Gaule chevelue. Aucun des enfants de ces trois groupes ne devait devenir sédentaire. Et par ce que tu viens d'entendre, Milien, tu ne saurais plus douter que ta fiancée te vient d'un peu loin... "

    Pages 108/110  dans Hakkini Bougouri - Nomadisme (1930), par Alphonse-Louis LALLY

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