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Par Caillie le 29 Mars 2015 à 19:50
La Bohémienne endormie par le Douanier Rousseau (1897)
Les Bohémiens
Dans leur regard nocturne brûle une nostalgie
Pour cette patrie qu'ils ne trouveront jamais.
Ainsi les pousse un destin malheureux
Que la mélancolie seule peut sonder.
Les nuages les précèdent sur leurs chemins,
Il arrive qu'un vol d'oiseaux les accompagne,
Jusqu'à ce qu'il perde au soir leur trace,
Et le vent quelquefois porte un ave de cloches
Dans la solitude étoilée de leur campement,
Et fait plus nostalgiques leurs chants se gonfler
Dans les sanglots de leur malédiction, de leur peine héréditaire
Qu'aucun espoir n'éclaire de ces douces étoiles.
Georg TRAKL
Oeuvres complètes, Gallimard, 1972. traduit de l'allemand par Marc Petit et Jean-Claude Schneider
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