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    La Bohémienne endormie par le Douanier Rousseau (1897)

     

    Les Bohémiens


     

     

     

    Dans leur regard nocturne brûle une nostalgie

    Pour cette patrie qu'ils ne trouveront jamais.

    Ainsi les pousse un destin malheureux

    Que la mélancolie seule peut sonder.

     

    Les nuages les précèdent sur leurs chemins,

    Il arrive qu'un vol d'oiseaux les accompagne,

    Jusqu'à ce qu'il perde au soir leur trace,

    Et le vent quelquefois porte un ave de cloches

     

    Dans la solitude étoilée de leur campement,

    Et fait plus nostalgiques leurs chants se gonfler

    Dans les sanglots de leur malédiction, de leur peine héréditaire

    Qu'aucun espoir n'éclaire de ces douces étoiles. 

     

     

     

    Georg TRAKL

    Oeuvres complètes, Gallimard, 1972. traduit de l'allemand par Marc Petit et Jean-Claude Schneider

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