Nomadland, heureux et malheureux cinéma

    C'est un film plat au niveau des personnages comme au niveau des évènements. Calibré au millimètre (performance ?), pas de place au hasard. C'est comme si on avait gommé, ripoliné ce qui dépassait, frivolités ou événement trop dur. Il n'est pas fait référence aux premiers nomades du pays, les indiens d'Amérique, décimés par l'arrivée et l'installation des blancs européens. La seule référence à une communauté nomade, qui semble naître, est personnalisée par un "gourou", individu qui parle bien mais dont le sens des propos semble limité, confus. Une voie sans issue donc. Le jeu des acteurs en revanche est très bon (professionnels ou non) -le film semble hésiter entre documentaire et fiction-. L'actrice principale a déjà joué dans un rôle cousin, dans ce film qui s'appelle "3 bannières" où elle est remarquable.Mais il manque des excès pour que ce soit crédible. Tout ce qui arrive à l'héroïne est positif, sauf l'inéluctable. Soit, c'est peu connaître la vie, soit c'est être l'objet de censure(s). Manquent les excès de joie comme les stigmates de la misère profonde qui passent par vous forcément dans ce genre de situation. Restent de très beaux paysages cartes postales d'un monde lointain et plus ou moins inaccessible. Pour moi, la réalisatrice, Chloé Zao rate son objectif.
Vu le mardi 17 août 2020 à Vendôme, France.