• Zoni, petit Manouche, a vu sa famille pour la dernière fois sur un quai de gare en 1944

     

    lundi 25.04.2011, 05:10 - R. D.

     
     DÉPORTATION
     

        Parmi celles et ceux qui ne sont pas revenus des camps nazis, on oublie souvent les centaines de milliers d'hommes, femmes et enfants des peuples Rom et Sinti (1). ...

    Aux Pays-Bas, Zoni Weisz avait sept ans, ce jour de mai 1944, quand il a vu son père, sa mère, son frère et ses deux soeurs partir dans un train à destination d'Auschwitz.
    « Nous étions une famille heureuse », résume Zoni Weisz, fils aîné d'une famille Sinti vivant aux Pays-Bas, avant de replonger dans les souvenirs les plus douloureux de sa vie. Petit garçon, Zoni a connu le temps des roulottes, puis la famille s'installe dans une maison à Zutphen, où son père répare des instruments de musique. « Au début de la guerre, les nazis nous laissaient relativement tranquilles », se souvient-il. Puis vint « le jour le plus noir dans l'histoire des Sintis et Roms : le 16 mai 1944 ».
    Une rafle est organisée, ce sont des policiers néerlandais qui arrêtent Sintis et Roms pour les regrouper à Westerbork (2). Hannes et sa femme Koos sont emmenés avec leurs filles Rakli et Lena, 4 et 6 ans, et leur petit dernier, Émile, 8 mois. « Ce jour-là, j'étais chez ma tante, Moezla, qui habitait encore dans une roulotte », poursuit Zoni. « Quand on a appris ce qui était arrivé à la maison, on a rassemblé quelques vêtements puis on s'est enfuis avec un groupe de neuf personnes on s'est cachés dans une grange ».

    « Cours pour ta vie »

    Mais trois jours plus tard, le groupe est arrêté à son tour. « Le train était déjà parti de Westerbork, alors ils nous ont emmenés à la gare d'Assen pour rejoindre le convoi ». Pour Zoni, le véritable drame va se jouer sur le quai de cette gare. « On a attendu longtemps. Un policier était gentil avec nous, nous donnait à manger. Puis cet homme nous a dit : "Quand j'enlève mon képi, tu cours pour ta vie !" » Le train arrive. Une locomotive, des wagons à bestiaux. « J'ai vu tout de suite où était ma famille : j'ai aperçu ma mère, on lui avait déjà coupé ses longs cheveux noirs... »
    Le policier enlève son képi au moment où un train de voyageurs démarre à l'autre côté du quai. Zoni et Moezla courent, montent dans le train en marche. « J'ai entendu mon père crier : "Moezla, occupe-toi bien de mon fils !" puis leur train s'est également mis en mouvement ».
    Hannes, Koos, Rakli, Lena, Emile, ne reviendront pas.
    Les semaines qui ont suivi ce déchirement, Zoni ne s'en souvient guère. « Je suis tombé dans un trou noir, résume-t-il. Jusqu'à la Libération, on se cachait dans une laiterie, entre les tanks et des tuyaux ».
    Après la guerre, Zoni est d'abord accueilli par ses grands-parents. « Mais... j'étais intenable. » Une autre tante, Lena, propose alors de s'en occuper. « C'est elle qui a su me remettre sur les rails. » Le 27 janvier 2011, Zoni Weisz a raconté son histoire devant le parlement allemand. Il a rappelé que les lois raciales appliquées dès 1935 visaient autant les « Zigeuner » (Gitans) que les Juifs que ces peuples, qualifiés de « fremdrassig(de race étrangère) » par les nazis, subissaient le même sort, en étapes : identification, enregistrement, isolation, exploitation, déportation, extermination.
    Puis Zoni a évoqué la situation des Roms et Sintis en Europe aujourd'hui. Il a pointé du doigt l'Italie et la France « où ils sont de nouveau victimes de discrimination, d'où ils sont renvoyés dans leur pays d'origine ». En Hongrie on voit réapparaître, sur les cafés et les restaurants, des panneaux « interdit aux gitans ».

    (1) Peuples originaires d'Inde, présents en Europe depuis le Moyen Âge. En France, pour les Sintis le terme « Manouches » est souvent utilisé.
    (2) Aux Pays-Bas, lieu d'un camp de transition vers Auschwitz.
     

    Le quotidien La Voix du Nord en date du 25/04/2011

     

     

    Liens :

    * le site néerlandais " des enfants victimes de la guerre " : http://www.oorlogskind.nl/

    * L'interview de Zoni Weisz : http://www.youtube.com/watch?v=t22rMSAfUMg

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    L'honneur des Tzarom

     

     

    Une histoire complète en 2 albums, chez Delcourt, collection "neopolis".

     

     

     Le tome 1/2

     

     

          Tony Tzarom est un gitan, un vrai, roublard comme il se doit mais droit dans ses bottes. Et il sait ce qu’il a à faire pour protéger sa petite famille, même si ça implique de trafiquer à gauche à droite et de courir quelques risques. Il faut dire qu’il n’a pas son pareil pour prendre les choses avec philosophie, comme l’apprendra bien vite le jeune avocat commis d’office qui a la lourde tâche d’assurer la défense de l’épouse ...

     Critique de D. Wesel sur le site http://www.bdgest.com

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Les Tzarom forment une famille d'escrocs intergalactiques. Mais voilà que Lubna, la mère et le cerveau attitré de la bande, se retrouve sous les verrous, flanquée d'un jeune avocat commis d'office. Ce dernier peine sur le dossier, peu aidé par ses clients atypiques qui attendent le procès dans l'indifférence la plus totale... à moins que ce ne soit là un de ces plans sournois dont la famille a le secret !

    Le rendez-vous avec la famille Tzarom est pour le 06 janvier 2010.

     

     

     

    L'Honneur des Tzarom est une comédie de science-fiction signée Wilfrid Lupano (Alim le tanneur, Célestin Gobe-la-lune) et de Paul Cauuet (Aster). C’est aussi la rencontre de deux univers : ceux de George Lucas et d’Emir Kusturica. C’est surtout une approche extrêmement “tziganisante” de la conquête spatiale. L'éditeur vous promet des caravanes, des tissus à motifs improbables, des Jobis, des Jobas, et des aliens ! http://www.scifi-universe.com

     

     

     

     

     

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  • La Hongrie hors-la-loi en Europe

     

    ...l'abandon du principe de l'égalité des citoyens devant la loi, inscrit pourtant dans tous les traités européens signés par la Hongrie.

    ""Tout citoyen a droit à la sécurité sociale". Or, le nouveau texte dit que l'Etat "s'efforcera d'accorder la sécurité sociale aux personnes qui développent une activité utile pour la communauté"", fulmine Ferenc, professeur retraité qui manifestait samedi...

     

    Extrait de l'article "L'Etat de droit prend un coup en Hongrie", par FLORENCE LA BRUYÈRE Budapest correspondance, dans Libération en date du 18/04/2011

     

     

    Les rroms ont tout à craindre de ce genre de mesure, population déjà mal considérée, citoyens de secondez zone. D. Toulmé le 18/04/2011

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