• SIGOT, Jacques

     

    Jacques SIGOT

     

     

     

     

    Ces Barbelés oubliés par l'Histoire - Un camp pour les Tsiganes... et les autres.

    Qui se souvient, ou plutôt, qui veut se souvenir des camps de concentration que la France acréés et administrés pendant la seconde guerre mondiale ? Comme tants d'autres, Montreuil-Bellay, petite ville touristique au confluent de trois régions, l'Anjou, la Touraine et le Poitou, avait concencieusement oublié le sien, jusqu'à ce que Jacques Sigot en reconstitue patiemment toute la ténébreuse histoire.

    Ils sont nombreux ceux qui, à un moment ou à un autre, ont connu la double enceinte de barbelés électrifiés, hérissée de miradors, de Montreuil-Bellay : Républicains espagnols, hiver 39-40; civils anglais au cours de l'été; clochards de la région nantaise, collaborateurs, soldats ennemis en perdition, septembre 44; civils allemands, surtout des femmes, internés comme otages en 1945.

    Mais hantent surtout ces barbelés oubliés par l'Histoire, de novembre 1941 à janvier 1945, les tsiganes que la IIIe république de Lebrun a décidé d'interner avant que les Allemands n'envahissent la France, et qu'elle oublie de libérer après que ceux-ci sont chassés.

    Couverture de l'ouvrage (c) Editions Wallâda

    Ces Barbelés oubliés par l'Histoire. Un camp pour les Tsiganes et les autres.
    Auteur : Jacques Sigot
    Editeur : Wallâda (5, rue Defabritis 13110 Port-de-Bouc), collection Cheminements

     

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    Camp de Montreuil-Bellay (49)

     

     

    Jacques Sigot se déplace pour donner des conférences. Chaque fois ont lieu des diaporamas : le rejet des Tsiganes en France du XVe au XXe siècle, les camps d'internement pendant la Seconde Guerre Mondiale. (Voir plus loin son actualité)

     

     

    Biographie

     

                 Né fin janvier 1940, l’auteur passa ses premières années, marquées part la mort de sa mère, à Boiscommun, près d’un autre camp de nomades, celui de Beaune-la Rolande.

       Puis il se trouva très tôt jeté dans la vie. Dès l’âge de onze ans, il suivait les batteuses, l’été, sur la plaine beauceronne, berceau de ses deux familles, pour aider à payer les frais de la scolarisation des autres enfants.

       Entré en 1956 à l’Ecole Normale d’Instituteurs d’Orléans, il dut en changer pour une autre, dans l’Oise, où il échoua plusieurs fois, volontairement, au baccalauréat, refusant ainsi de se battre en Algérie.

       Il devint néanmoins instituteur, et vécut en autodidacte une période de poésie, dont témoigne aujourd’hui un recueil.

       Ce fut ensuite, au lieu du service militaire, la coopération (1966) et, dit-il, « la découverte passionnée d’une autre civilisation que la France a voulu moderniser par ignorance ou par suffisance ».

        Retour enfin au pays (1973), dans l’Anjou rencontré et aimé treize années plus tôt.

       Après cette longue errance à la recherche d’une identité, la publication de deux ouvrages régionalistes, Jacques SIGOT s’attache ici aux pas des Gens du Voyage que la guerre avait cloués un jour dans la ville où lui-même a jeté l’ancre : MONTREUIL-BELLAY.

     

       L’originalité de l’ouvrage et son mérite ont consisté à faire parler les témoins survivants d’une histoire tragique. Le travail de Jacques SIGOT est imprégné d’une tendresse humaine profondément émouvante et vraie. Grâce à lui défilent devant nous la détresse, la médiocrité et la générosité humaines confondues. La leçon qui se dégage de son livre est claire : c’est une leçon de tendresse pour l’homme quel qu’il soit, une leçon pour plus de respect et plus d’amour envers tous sans exception. C’est aussi une mise en garde adressée aux technocrates et administrateurs qui, quels que soient les régimes, ne mesurent pas, même lorsqu’ils sont de bonne volonté, les conséquences des mesures qu’ils prescrivent apparemment dans l’intérêt général.

     

     

     

    - Note de lecture par Gilbert GARRIER.<o:p></o:p>

    - Paru dans Cahiers d’histoire, numéro 1997-2.<o:p></o:p>

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    «  Même s'il n'émane pas d'un universitaire rompu à toutes les règles de la recherche et de l'écriture historiques, cet ouvrage force la sympathie par sa véracité - archives et témoins - et parce qu'il brise un mur de silence. Dès l'automne 1941, le gouvernement de Vichy enferme ses " nomades ", tziganes, simples commerçants ambulants ou clochards citadins, dans des camps dits " d'internement " puis de " concentration ". Ainsi à Montreuil-Bellay, près de Saumur, sous la surveillance de vieux gendarmes et de jeunes " gardes civils " qui échappent ainsi au STO. Bien traités - vie en famille, assistance médicale, scolarisation sur place des enfants -mais très mal nourris- décès des vieillards -, ils ne sont pas livrés aux Allemands qui d'ailleurs ne les réclament pas et ne pénètrent jamais dans le camp. Ils se dispersent en août 1944 à la faveur des bombardements. Leur succéderont pour une année, de janvier à novembre 1945, des civils allemands transférés de Lorraine et d'Alsace. La concentration des indésirables est bien une affaire française sous tous les régimes. »

     

     

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    Le Jacques SIGOT de Matéo MAXIMOFF (à l'inauguration de la stèle de Méron)

       Le 16 janvier [1988], en compagnie de Provot et Deltol, responsables des Études Tsiganes, nous faisons route vers Montreuil-Bellay pour assister à l'inauguration d'une stèle élevée sur le lieu d'internement où, pendant la guerre, de nombreux Tsiganes furent enfermés. Cette manifestation est due à l'initiative de Sigot, grâce aux démarches qu'il a faites, suite à la parution de son livre " Un camp pour les Tsiganes et les autres ". Admirable discours de sa part. Musique militaire. Présence de personnalités civiles et d'autres de l'armée ; presse et radio se sont déplaçées de même que quelques survivants autrefois internés dans ce camp.

    Page 364, Matéo Maximoff in Matéo Maximoff - Carnets de Route par Gérard Gartner  

     

     

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    Jacues SIGOT vu par lui-même :

     

    Qui suis-je ?

    Jacques Sigot, un ancien instituteur passionné par l'Histoire qui a voulu lui jouer un vilain tour...

    Ajout du mercredi 2 août 2017 à 02 h 50 du matin

    Quelques importants événements ont influencé tout le cours de ma vie.
    - le décès, non naturel, en mai 1942, de ma mère. J'avais deux ans ; deux remariages de notre père, presque aussitôt après son veuvage, m'ont quasiment interdit au départ toute vie sereine de famille normale.
    - de 12 à 18 ans, je travaille tout l'été à la batteuse : longues et pénibles journées dans le bruit et la poussière, mais un salaire important, celui d'un adulte, comme "chef de presse", me permet d'assumer matériellement seul - et grâce à une bourse qui s'ajoute- toutes mes années scolaires.
    - à 16 ans j'entre à l'école normale d'instituteurs d'Orléans, après mon succès au concours d’admission. Pour la première fois, la perspective d'une vie idéale et sécuritaire ; mais c'est aussi la découverte de la culture, de la liberté.
    - à 19 ans, je suis embauché tout l'été chez un entrepreneur de maçonnerie d'Orléans où nous habitons : travail moins pénible que la batteuse, et plus varié.
    - à 19 ans encore, je découvre une riche passion amoureuse dévorante... mais illégitime, qui bouleverse complètement ma vie. Je suis chassé de l'école normale d'Orléans le 12 mars 1959, et envoyé dans celle, disciplinaire, de Beauvais. La plus haute, mais inachevée, cathédrale gothique du monde.
    Nouvelle passion amoureuse, cette fois légitime, mais vite interrompue par la très (trop ?) jeune normalienne renseignée par une consœur sur mon passé peu orthodoxe...
    - A 19 ans toujours, surprenants exploits sportifs en athlétisme. Le directeur de l'école normale vient même me voir courir un 1000 m aux championnats de France universitaires à Paris, au stade Charléty. Courir en junior, puis en sénior, sur de très longues distances, parfois avec Mimoun, Chiclet, comme au cross de la Faïencerie de Gien (Loiret).
    - De 1960 à 1966, échecs volontaires chaque fois que je me présente aux épreuves du baccalauréat - pour bénéficier de sursis qui me permettent d'échapper au départ obligatoire pour la guerre en Algérie. Je suis d'abord, sans diplôme, pion d'internat dans le cours complémentaire de Méru, dans l'Oise - dans le souvenir, l'année la plus sinistre de mon existence -, puis j'enseigne dans différentes écoles de ce département de rattachement, comme "suppléant éventuel", pour remplacer des maîtres malades ou absents.

    - Eté 1966,
     nommé au titre de la coopération culturelle qui vient d'être instituée par de Gaulle, et qui remplace le service militaire !, je pars pour Meknès, au Maroc, afin d'enseigner dans un nouveau collège de jeunes filles. J'y reste pendant sept années : m'y marie en 1967 avec la jeune fille rebelle de l'école normale de Beauvais, venue pour me revoir. Elle se fait nommer à Meknès en 1968 pour m'y rejoindre.

    J'apprends l'arabe dialectal, étudie l'histoire du pays, et l'islam, fais du théâtre au Centre culturel français, dirige le ciné-club de "ma" grande métropole arabo-berbère...

    - Eté 1973, retour en France où nous nous installons à Montreuil-Bellay, jolie petite ville de l'Anjou ceinte de remparts - comme l'était Meknès. Nous habitons une vieille demeure angevine ruinée que nous faisons progressivement bien restaurer.
    Je suis nommé instituteur - maintenant titulaire - au Coudray-Macouard, ravissant village médiéval bâti sur butte entre Montreuil-Bellay et Saumur. Mon épouse est alors professeur agrégée de français dans le lycée public de Saumur, sous-préfecture du Maine-et-Loire.

    Le 23 décembre 1977, veille du décès de Charlie Chaplin, naît à Angers, Jenny, notre fille unique. Elle effectuera de longues études de langues, terminées en Suisse où elle s'installera et où elle travaillera comme interprète de conférence. Elle se mariera avec un Suisse alémanique à qui elle donnera deux enfants : Adrien, puis Sonia. Ils vivent tous les quatre à Zürich "capitale" germanophone ; pour nous, le "nombril" du Monde.

    Pour moi, toujours la passion des livres : en écrire et en lire...
     
     (Vu sur son site en date du 22/12/2019)
     
     

     

    Actualité de Jacques SIGOT

     

     https://books.google.fr/books?id=f-yMDwAAQBAJ&pg=PA369&lpg=PA369&dq=sigot+jacques+2019&source=bl&ots=ArKErJqg5z&sig=ACfU3U0H2jCW6lCWn5cBiRzIP8LcDHSBLA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjhutncxMnmAhWDQkEAHQpDC2Y4ChDoATAFegQIChAC#v=onepage&q=sigot%20jacques%202019&f=false

         

     

    Dernière mise à jour : le 22/12/2019     

     

     

    Liens :  

    Le Samudaripen, Holocauste des Tsiganes, grand combat de Jacques SIGOT

    Gérard Gartner et son ouvrage sur Matéo Maximoff

    Actualité de la rubrique Samudaripen

    Le site de l'association des Amis de la Mémoire du Camp Tsigane de Montreuil-Bellay  : http://memoire.du.camp.free.fr/

     

    Contacter Jacques SIGOT : jacquesjenny.sigot@free.fr

    Sites de Jacques SIGOT :

    http://jacques-sigot.blogspot.com/

    http://sigot.montreuil.free.fr/

    « Jacques SIGOT et l'Holocauste tsiganeLe Flamenco est-il gitan ? »
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  • Commentaires

    6
    ten-j
    Samedi 23 Mai 2009 à 23:23
    Merci pour votre encouragement , je voulais tout simpplement vous dire que la danse hip hop ce n'est pas que ce que vous voyer à la télévision ,mais avant tout une culture à part entière qui se base sur le Respect , la Paix et l'Unité et qui a était durant les années depuis sa naissance ya 40 ans été déformée et utliser de manière injuste par rapport à ces principales valeurs.J'ai déja danser pour l'opéra national de Mulhouse et de Strasbourg en tant que danseur hip hop sur deux pieces qui s'appelle "Pétrouchka et le Prince Igor "ça été pour moi une bonne expérience !!!Mainteant le hip hop à sa place dans les théatres et je pense que il ya de l'avenir pour cet art .Pour ce spectacle nous sommes en coproduction avec le théatre de Pole Sud situé à Strasbourg et nous avons déja 8 dates préacheter pour l'année 2010 , le 22,23,24 février à PoleSud ,le 10,11,12 au théatre de Vendenheim (espace Culturel )et 23et 24 à l'espace Grun à Cernay .Le jazz manouche et la danse hip hop ont tous les deux une histoire en commun ,ce sont tout les deux une cultures qui sont née dans le rejet et provenant de milieux défavoriser .En étant à la fois danseur hip hop et en ayant baigné en même temps dans la culture manouche ,j'ai trouver des similitudes qui les rapprochait : l'improvisation qu'on appelle chez nous les danseurs le " freestyle " ,cette facilité à s'adapter sur toutes les formes de musiques par rapport au métissage culturel et bien d'autres points communs encore .Et pour moi le message que porte ce projet c'est a dire la reconnaissance d'un peuple par rapport à son identité et a ce qu'il a vécu ,prend le dessus sur l'artistique !!!En c'est deux cultures vont s'assembler pour parler de leur ressenti ,de leur émotions et de ce qu'ils ont à dire !!!Liberté ,Egalité ,Fraternité (Paix ,Respect,Unité).Merci pour votre écoute
    5
    gogo
    Samedi 23 Mai 2009 à 11:12
    bjr ten ji je suis moi meme manouche je voudrais juste te dire que je t encourage a monter ton spectacle je nai rien contre le bip op j ai moi aussi tu sais j ai deux enfants qui son fan c etais juste une question que je me posais comment tu allais faires pour accorder les deux en attendant bon courrage et bonne reussite avec ton spectacle
    4
    Caillie Profil de Caillie
    Samedi 23 Mai 2009 à 08:37
    Merci de nous avoir informé de cette initiative Ten-j. Ca a l'air d'être formidable !
    En attendant de pouvoir visualiser ce projet, on peut se consoler avec d'autres spectacles. Voici le lien vers l'actualité des spectacles voyageurs, tsiganes ou autres :
    http://filsduvent.kazeo.com/Spectacles-tsiganes-gitans-etc,r101544.html
    3
    Nérina
    Vendredi 22 Mai 2009 à 23:42
    Bonsoir Ten-Ji,

    Maman d'une jeune danseuse ( manouche aussi) je sais que l'art permet de traiter les sujets les plus inabordables et les plus inattendus. Je parle naturellement des questions que soulève Gogo a ce sujet sur le tchat ! C'est une autre vision, crainte ,si on ne l'a côtoie pas !
    Ma fille a regardé cet extrait sur you tube, elle a beaucoup aimé et a trouver ça émouvant !

    Le hip hop a été enseigné au conservatoire de Mulhouse ces dernières années, ceux qui n'a pas fait l'unanimité auprès des parents d'élèves (moi y compris). Ma fille avait déjà pris des cours de hip hop et de free style, mais je dois avouer que j'avais beaucoup de mal admettre la présence du hip hop là ou je ne l'attendais pas !

    Le mélange danse classique et danse contemporaine ne s'accordait pas forcement avec
    avec une danse de rue. Il y avait ce changement de posture de musique, des professeurs en jogging alors que nos gamines étaient en jupettes et collants roses et marchait à la baguette... bref un autre monde !
    Puis malgré tout le spectacle a eu lieu. Élèves et professeurs se sont produit en plein ville, puis au musé de l'automobile. Bien que je continue de penser que l'enseignement du hip hop au conservatoire soit un leurre, ce qu'on a vu ce jour là était tout simplement impressionnant !

    Ma fille a ralentit les cours par priorité pour ses études mais en garde un excellent souvenir !
    Alors bon courage et bravo pour le culot !
    2
    ten-j
    Vendredi 22 Mai 2009 à 22:10
    bonjour,je m'appelle ten-j ,je suis d'origine manouche (famille WEISS)je suis intermittent du spectacle depuis 1998 dans le domaine de la danse hip hop .Durant toutes ces années j'ai aquis une experience en metissant mon style avec plusieurs cultures .Cette anneé je vais monter un spectacle en tant que chorégraphe avec la cie memoires vives de strasbourg sur le theme du génocide roms (tziganes ,manouches,gitans etc...)Le spectacle s'intitulera "SAMUDARIPEN ",une pièce de 5 danseurs hip hop ,trois guitaristes , dont mes deux frères GAGA et BiLLY WEISS, et un narrateur (YAn GILG ,compositeur et metteur en scène ),ce travail sera appuyer par le metteur en scene Guy BOLET .Ce spectacle est très important pour moi car il permettera je pense a réduire les prejugés sur les roms ainsi que les discriminations .Nous mettrons aucune photos de roms dans ce spectacle pour respect des morts car chez les roms ,on ne parle pas trop des morts car cela porte malheur .les premieres dates seront au theatre de poles sud à strasbourg le 22 ,23,24 février 2010 .Nous avons aussi créer un spectacle s'intitulant "A NOS MORTS" qui parle des tirailleurs morts pour la france et qui se rapproche du travail que nous allons realiser ,un extrait à voir pour vous donner un aperçu du travail que nous realisons : http://www.youtube.com/watch?v=ga6C9D8e1us
    1
    ten-j
    Jeudi 21 Mai 2009 à 22:34
    Merci de nous avoir informé de cette initiative Ten-j. Ca a l'air d'être formidable !
    En attendant de pouvoir visualiser ce projet, on peut se consoler avec d'autres spectacles. Voici le lien vers l'actualité des spectacles voyageurs, tsiganes ou autres :
    http://filsduvent.kazeo.com/Spectacles-tsiganes-gitans-etc,r101544.html
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