• Biréli Lagrène - Gipsy Project </titre>

    <chapeau>

    Move</chapeau>


    <texte>Le jazz manouche est très rigoureusement codé : tempo d'acier, swing fermement posé sur le temps, mais qui donne l'impression de jouer en avant, alors que le swing noir joue en arrière, compositions qui pourraient toutes être de Django Reinhardt ou alors des chansons populaires. Et puis surtout, place exclusive aux cordes, jamais de soufflants ; guitare au premier plan en solo, guitares d'accompagnement qui scandent également les quatre temps, avec des accentuations en syncope. N'en jetons plus : Biréli Lagrène, avec son Gipsy Project, obéit à ces règles ; on peut même dire qu'il les magnifie en leur insufflant un dynamisme nouveau.

    Mais dans le présent disque, Move, bien nommé, il tente et réussit une nouveauté : joindre un saxophone à ces éclats de cordes. On ignore encore où il a trouvé Franck Wolf, qui, au ténor, a presque une sonorité de baryton, au baryton un son de ténor, qui phrase manouche (un léger staccato) et use d'intervalles personnels. Un vrai styliste, à saluer. En outre, Biréli joue de mieux en mieux, à chaque disque, avec de plus en plus de précision dans les traits rapides. Les ambiances sont chaleureuses, l'ensemble dégage ce bonheur tantôt exalté, tantôt doucement mélancolique qui est le propre du jazz manouche. Une totale réussite.</texte>

    Michel Contat

    Dreyfus Jazz/Sony

     
    Télérama n° 2857 - 15 octobre 2004 </titre>
    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique