•  

    "Pour moi, l'alouette, c'est le symbole de la liberté.

    Le symbole du voyage.

     

     

    L'oiseau des fils du vent. Les Gitans, mes frères. Toute cette race libre à laquelle on oppose des panneaux marqués : "Interdit aux nomades", à l'entrée des villages de France, le pays des droits de l'homme.

    (...) A l'alouette, l'oiseau qui monte, qui monte, le matin dans le ciel, en hurlant son hymne à la liberté."

    GENEUIL Guy-Pierre , Le Narvalo, Co-éditions Jean-Claude Lattès/Éditions N°1, 1987.

    **********

     

    img503/4660/alouettedeschampsog0.jpg

    Alouette des champs (Copyright by Alberto Masi - www.scricciolo.com)

     

     

    Légendes


           La particularité de l'alouette réside dans le fait qu'elle prend un envol brutal, puis qu'elle s'élève remarquablement haut dans le ciel avec une extrême rapidité. De même, elle se laisse retomber vers la terre tout aussi brusquement. Il n'en fallait pas davantage pour lui attribuer un rôle de médiatrice entre Dieu et les hommes. Aussi, l'alouette a-t-elle toujours bénéficié d'une image positive où se côtoient ardeur, vivacité, joie et ferveur. Quant à Gaston Bachelard, dans L'air et les Songes (1948), il compare l'oiseau à la métaphore littéraire pure, tant sa rapidité et sa petite taille l'empêchent d'être vu ! 

    Les Gaulois ont longtemps vénéré l'alouette, qui avait surtout la réputation d'apporter aide et secours aux amoureux. Par ailleurs, placée au chevet d'un malade, elle prédisait sa mort prochaine en se détournant (ou sa guérison en le fixant).

     

      

    Si le ciel tombait, il y aurait bien des alouettes de prises.

    Il attend que les alouettes lui tombent toutes rôties dans le bec.

    L'alouette en main vaut mieux que l'oie qui vole.

    S'éveiller au chant de l'alouette (se lever de bon matin).

     

    In, Peurs, croyances et superstitions, Daniel Lacotte, Éditions Ouest-France, 2001

     

     **********

     

    "Celui qui porte sur lui les pieds d'une alouette, vrais ou figurés, ne pourra pas être persécuté. Ce talisman rend victorieux des hommes comme des éléments."

    Page 17

    in Le dictionnaire des superstitions et des croyances populaires, Nouvelles éditions Marabout, 1979. Par Pierre Canavaggio

     

    Cette croyance a-t-elle été empruntée par les Gitans afin de se protéger des persécutions des sédentaires ? Pourquoi pas ? D. Toulmé

     

    **********

     

         L'Alouette, c'est aussi le titre d'un morceau célèbre de musique tzigane. Yoska Nemeth et ses Tziganes ont notamment interprèté ce morceau.

    Le son du violon imite le chant de l'oiseau.

     

    AvareRigolantClin d'oeil

     

    "... Il est aussi sûr que cet homme est né sous une mauvaise étoile que les alouettes s'envolent vers la lumière. "

    in Invitation au crime, 1851 par Joseph Sheridan Le Fanu (1814 —1873)

     

    **********

     

    "Pauvre mignonne, ce que je redoutais devait arriver. Telle une alouette se précipite naïvement sur le miroir, ma Françonnette s'était confiée au premier garçon qui lui avait tenu des propos d'amour."

    In, Raïna la Caraque - Nouvelles provençales et camarguaises, par René Barbier (P.164-165)

     

    Le miroir aux alouettes : Un miroir aux alouettes est un piège séduisant qui fascine et qui trompe.

    Pour l'étymologie, rendez-vous ici : http://www.expressio.fr/expressions/miroir-aux-alouettes.php

     

    **********

     

     

    " Paul, chargé de porter le gibier, se montra fier de cette mission, et suivit ses frères à travers un champ de pommes de terre, sans apercevoir autre chose que de tout petits oiseaux, dont il obtint la grâce. Cependant Émile tira sur une alouette qui, après avoir longtemps voltigé, planait confiante en modulant une joyeuse chanson.

    - Pauvre petite! s'écria Paul en la ramassant, elle n'est pas belle avec ses plumes grises, mais elle avait une jolie voix.

    - Tu as raison, dit Lucien ; l'alouette, qui appartient à la famille des passereaux, est une agréable musicienne. Elle vit difficilement en cage, et il faut beaucoup de soin pour l'empêcher de se briser la tête contre les barreaux. Durant l'hiver, les alouettes vivent en troupes, engraissent et prennent le nom de mauviettes. Observe la longueur de l'ongle de son pouce, qui lui permet de marcher facilement dans les sillons où elle cherche d'ordinaire sa nourriture.

    - N'y a-t-il qu'une seule espèce d'alouettes ?

    - Les ornithologistes en comptent six ou sept espèces ; la plus commune, après celle que tu tiens, est l'alouette huppée qui se montre sur les routes, où tu as dû la remarquer. "

     

     

    In, Voyages et aventures de deux enfants dans un parc, Lucien BIART, éditions Hetzel, 1883

     

     

     Que d'exemples édifiants à la lueur desquels nous comprenons pourquoi cet oiseau si particulier est si cher aux yeux des Voyageurs, nos amis. D. Toulmé 4/08/2010

     

     

     

    Dernièrement mis à jour le 5/10/2010

     


     

    Liens :

    * les références dans les livres comme dans Hakkini Bougouri - Nomadisme (1930), par Alphonse-Louis LALLY

    à cette page ci : http://filsduvent.oldiblog.com/?page=lastarticle&id=730993

     * Poésie nomade et alouette

    * Des Tsiganes et autres voyageurs aux liens privilégiés avec la nature

    * Un autre oiseau, maudite elle, chez les Tsiganes : la caille : http://filsduvent.oldiblog.com/?page=lastarticle&id=1561168

    * Un autre animal qui ne bénéficie, lui, pas depuis longtemps de la sympathie des gadje : le niglo, hérisson des Tsiganes : http://filsduvent.kazeo.com/C-est-la-vie/Le-niglo-herisson-des-Tsiganes,a485047.html

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

    8 commentaires
  •  

              Nous sommes entre 1918 et 1939,quelque part en Flandre. Peu importe où sauf que la vie y est si bien décrite. Un gamin de douze ans décide de fuguer. Il rejoint les Rom Lovara, des Tsiganes de passage, dresseurs de chevaux. Les vrais aristocrates des peuples de la route... Incroyable ! lorsque ses parents le retrouvent et qu’il explique vouloir demeurer dans sa nouvelle vie, ceux-ci acceptent !

    Je ne comprends pas. Non. Qu'est-ce qui a poussé Jan Yoors à
    partir ainsi ? Nulle part, à ma connaissance, il ne fait allusion à ses motivations profondes. On peut supposer ce que l'on veut. C'est vraiment étrange. Si vous en savez plus, si vous avez d'autres sources me permettant d'éclairer ma lanterne... Merci d'avance.

     

    Sources connues :

    * La Croisée des chemins - La Guerre secrête des Tsiganes 1940-1944, Phébus, 1992, collection D'ailleurs

    * Tsiganes - Sur la route avec les Rom Lovara, Phébus, 1990, collection D'ailleurs

    * J'ai vécu chez les Tsiganes, Stock, 1967. 168 p.

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

    votre commentaire
  • YOORS, Jan

    (1922 - 1977)

    Écrivain, Voyageur et photographe néerlandais

     

     

     

    *Tsiganes - Sur la route avec les Rom Lovara, Éditions Phébus, 1990 et libretto. The Gipsies en anglais


     

    "Nous sommes quelque part en Flandre. Peu importe où sauf que la vie y est si bien décrite. Un gamin décide de fuguer. Finalement peu importe pourquoi*. Mais pas en ce qui concerne la suite ! Il rejoint les Rom Lovara, des Tsiganes de passage, dresseurs de chevaux. Les vrais aristocrates des peuples de la route... Incroyable ! Lorsque ses parents le retrouvent et qu’il explique vouloir demeurer dans sa nouvelle vie, ceux-ci acceptent !

     


    Et Jan Yoors devient un vrai Rom Lovara.

    Et ce livre nous donne pour la première fois – il est important d’insister sur cet aspect des choses ! – la culture Rom de l’intérieur. Ses rites. Son passé. Ses langages. Ses secrets. Sa religiosité. Son apport au passé condition de l’avenir ! Sa mystique....Ses rapports avec la nature, le voyage, la musique...

    On découvre ainsi de l’intérieur la culture d’un peuple, d’une nation, cachée et bien autre que tout ce que l’on croit ou pourrait croire....

    Il est à noter que les Roms vénèrent ce livre qu’ils considèrent comme l’un des seuls qui les disent réellement pour ce qu’ils sont : les fils du vent, les charretiers de la liberté, les voyelles de l’insoumission.

    Un livre magique, nécessaire pour la nécessaire tolérance."

    (article provenant du site antipode.be)

    * Non. Ca m'intéresse  de savoir pourquoi, si vous en savez davantage...

     

    * La croisée des chemins  - La guerre secrète des Tsiganes, 1940-1944, Éditions Phébus, 1992 et libretto

    Amazon.fr - La croisée des chemins : La guerre secrète des Tsiganes ...



         Les Tsiganes récusent en général avec un superbe mépris toute la littérature qui leur a été consacrée, fût-elle parfaitement élogieuse à leur endroit. Et pour plus de sûreté, ils tiennent à l'honneur de mentir – non sans talent – à toutes bonnes âmes qui les interrogent sur leur histoire, leur vie quotidienne, leurs traditions. C'est qu'à leurs yeux, un fils du vent ne saurait se faire comprendre par un gadje – un non-Tsigane –. Et que faute d'être entendu, mieux vaut encore brouiller les pistes... pour peu que l'on tienne à sa liberté.

     

    **********

     

    Du nouveau après plus d'un an de recherche :

    Au cours de l'été 1961, Luc de HEUSCH et Henri STORCK accompagnent un étrange voyageur sur les routes d'europe, de Paris a Istambul JAN JOORS -dit oncle VANIA- est Belge et New-Yorkais, mais il a vécu une partie de son adolescence parmi les Tsiganes nomades. Après 17 ans d'absence il part a la recherche de sa famille adoptive.

    Il ne retrouvera ni son pére Pulika ni sa soeur Eugénie. Mais partout oncle Vania est accueilli par les siens avec magnificence. l'ethnologue qui fait partie de sa "kompania" provisoire vit au côté du seigneur tsigane la difficulté d'être un "gadjo", que la barrière séculaire du racisme et du contre-racisme sépare à jamais des hommes authentiques LES ROM.

    C'est le descriptif de cet ouvrage découvert : 

    Luc de Heusch : A la découverte des Tsiganes - Une expédition de reconnaissance, 1965

     

     

     

         

    Dernièrement mis à jour le

    14 décembre 2023

     

     

     

     

    Liens  :

    Comment les oeuvres de certains peuvent servir à d'autres : photographie de Yoors en peinture

     

    Les extraits :

    Des idées fausses sur la couleur des roulottes

    Les interrogations et mystères concernant Jan Yoors

    Interdit par la loi car impur(e), marhime

    Les rois et reines des Tsiganes, surprenants monarques

     

    Le site consacré à Jan Yoors : http://www.janyoors.com/

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

    votre commentaire