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    Le montreur d'ours

     

     

     

     

    Le montreur d'ours est dans la rue ;

    entends-tu les coups de tambour ?

    Pour le mieux voir chacun se rue

    à l'assaut, se bouscule, accourt.

     

    Droit sur ses pattes de derrière

    l'animal est puissant et lourd ;

    le nez pris dans la muselière

    il danse et s'assied tour à tour.

     

    On lui fait quelques mignardises,

    on plaisante sans grand humour

    mais non sans beaucoup de sottise,

    on récolte un grognement sourd.

     

    Tandis que passe la sébile*,

    rusé, malgré son corps balourd,

    le regard fin de sa pupille

    examine tout alentour.

     

    Puis la séance se termine ;

    après la quête et quelques tours

    ours et montagnard s'acheminent

    déjà vers l'autre carrefour.

     

    A ce rappel de ma jeunesse

    se précise à quelque détour

    le placide animal en laisse

    et j'entends les coups de tambour.

     

     

    Étiennette Bouton, Baladins gagne-petit, l'Auteur, 1978

     

    * Sébile : petit récipient rond et creux (qu'utilisent les mendiants)

     

    Liens :

    Le montreur d'ours a disparu : http://filsduvent.oldiblog.com/?page=lastarticle&id=1060739

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    Pieter Bruegel, dit "le vieux"

     

    Le dénicheur(1568), Kunsthistorisches Museum, Vienne.

     

     " Il a été le peintre du déracinement de l'homme... "

     

         " Les humbles, les miséreux ont toute la tendresse de Bruegel, non point parce qu'ils ont l'aspect pittoresque qu'il cheche mais bien parce qu'ils sont l'image vivante de la condition humaine et de ce peuple des Flandres dont il partage les angoisses, la douleur et la misère. Les Gueux des Flandres, c'est la population entière du pays. "

    Daniel Bernet, Bruegel, Bordas, 1966

     

    LA PRÉDICATION DE SAINT JEAN-BAPTISTE, 1566 (détail)

     

    Le personnage à couverture rayée est souvent qualifié de bohémien, mais son costume le fait vaguement ressembler à un Indien du Pérou ; les gravures de Jacques Callot consacrées aux Bohémiens nous montrent des vêtements bien différents. Alors, un Amérindien ce moustachu ?

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    Folco de Baroncelli

    (1869-1943)

     

     

          Folco de BARONCELLI est descendant d'une ancienne famille florentine qui dut s'exiler en Avignon pour insurrection contre les Médicis, au XVIe siècle, et qui reçut de Léon X le marquisat de Javon.
    Folco s'enflamme facilement pour toutes les causes désespérées : Gitans, Cathares, Boers d'Afrique du Sud. C'est donc, naturellement qu'il prend fait et cause pour les Indiens d'Amérique.
    Il fait ses études à Nîmes où il se prend de passion pour les taureaux et la Camargue.
    Féru de littérature, poète lui-même, il adhère au mouvement littéraire fondé par Frédéric MISTRAL, AUBANEL, ROUMANILLE.
    Folco se tourne vers l'élevage de chevaux et de taureaux camarguais, à partir de 1895.
    Après avoir vendu tous ses biens, le Marquis achète un mas, des chevaux, des taureaux, et mène la rude vie d'un gardian camarguais avec sa jeune épouse.
    De cette union naissent trois filles qui porteront le nom des héroïnes de Mistral.
    La mémoire du Marquis de BARONCELLI est encore très vivante aux Saintes Maries de la mer, pour avoir défendu la Camargue et ses traditions, pour avoir fondé la "Nacioun Gardiano", mais aussi pour son respect du peuple tsigane parmi lequel il comptait de nombreux amis.

     

    Sonnets, suivis de Quatrain sur l'éclosion d'une rose, par Folco de Baroncelli

     

     

    Liens :

    Vers Le Pélerinage des Saintes-Maries de la Mer

    Vers Sainte Sarah la Noire, patronne des Gitans

    Vers le livre de Jean de Vallières  sur Folco de Baroncelli, marquis de Javon

    Vers son frère, le cinéaste Jacques de Baroncelli

    La photographie en 1940 de Folco de Baroncelli en compagnie d'un Gardian

    Vers le pélerinage de Frédéric Mistral aux Saintes-Maries

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